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Est-ce qu’être proprio signe la fin de votre rêve de changer de job ?

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Charlotte Papin
Mis à jour le 20 mars 2024
Est-ce qu’être proprio signe la fin de votre rêve de changer de job ?

L’idée de "claquer votre dem’" vous trotte en tête depuis quelques temps. Oui, à vous la nouvelle aventure pro qui collera vraiment à vos aspirations. Mais il y a un mais : est-ce risqué étant donné que vous avez un crédit immobilier en cours à rembourser ? On vous éclaire.

Quitter son job, une étape pas toujours facile

En 2023, pas moins de 65 % des actifs envisageaient au moins un changement professionnel dans les deux années à venir, selon une étude du Centre Européen de Formation réalisée en partenariat avec l’IFOP. Ces aspirations ont été renforcées après la crise sanitaire, incitant de nombreux Français à se tourner vers ce qu'ils aiment vraiment. À tel point que presque un Français sur deux envisage d'entamer une reconversion, selon la même étude.

Mais une question se pose lorsqu'on est proprio : changer de job, qu'est-ce que ça change pour mon crédit immo ? En soi, pas grand-chose, sauf en cas de baisse des revenus. Et c'est là que se pose le dilemme, car même en gagnant moins, il faut continuer de payer ses mensualités.

C'est probablement pourquoi, malgré une forte envie de changer de travail, 85 % des Français peuvent énumérer au moins une raison de ne pas quitter leur emploi, selon une étude d'Orientaction en partenariat avec l'IFOP réalisée en 2022. L'argent, c’est le nerf de la guerre et cela peut même faire changer d'avis : pour 45 % des interrogés, une augmentation de salaire serait une bonne raison de ne pas démissionner. Aux oubliettes, les aspirations pro ?

Pas pour Camille, rédactrice dans les médias alors en CDI - “une grande chance parce que dans les médias, un CDI, c’est plutôt rare”. Malgré la sécurité de son emploi, elle fait le tour de son poste au bout de quelques années. Mais à cette époque, l’idée d’acheter avec son conjoint germe dans son esprit : “Quand est arrivée la fin de notre bail, on s'est demandé ce que l’on faisait. J'en avais déjà marre de mon poste mais j’ai fait le choix de rester pour acheter”.

Alors une fois les valises posées dans leur nouveau chez eux, Camille cogite. “C'était formidable d’acheter, sauf que mon boulot n’a pas changé… J'avais l'impression d'avoir fait le tour de la thématique et de pas être ultra stimulée”.

C’est alors que l’envie de se lancer à son compte éclot dans son esprit. Camille décide alors d’en parler à son supérieur : “Je lui ai clairement demandé si j’avais la possibilité d’évoluer et de monter en responsabilités, ou si j'étais face à un plafond de verre. Ça a été la deuxième option. Du coup, je lui ai demandé de passer à 80 % pour lancer une activité en auto-entreprise.”.

La rédactrice se retrouve alors à travailler 4 jours par semaine dans son emploi en CDI et consacre une journée à son activité entrepreneuriale : chiner et rénover des meubles anciens. Un an plus tard, son supérieur lui propose de monter en compétences. Elle accepte et devient manageuse à temps plein. Mais après deux ans, rebelote, l’ennui revient comme compagnon de route.

Avec une collègue qui se posait elle aussi des questions sur la suite à donner à sa vie pro, on s'est dit “on va monter un projet”. J'ai pu partir quelques mois plus tard avec un licenciement économique qui est très très bien tombé. C’est ce qui m'a permis de concrétiser ce projet et de lancer mon entreprise en étant proprio.” Si certains hésitent parfois longtemps avant de sauter le pas, ce n’est pas le cas de Camille.

Comment gérer une baisse de revenus ? Pour Camille, la question ne se pose pas les deux premières années, car elle bénéficie d’une indemnité chômage quasi égale à son ancien salaire. La troisième année, alors qu’elle ne touche plus rien et que son entreprise ne lui permet pas de vivre de son travail, elle puise dans ses économies pour payer sa partie du crédit immo : “J'avais prévu le coup en mettant de côté.” Niveau charges, elle et son mari s'arrangent pour adapter les dépenses en fonction des revenus de chacun.

Sa vie professionnelle prend ensuite un nouveau tournant : “J'étais plus investie que la personne avec qui j’avais lancé le projet. Ce décalage était compliqué à gérer. Alors comme n'importe quelle belle histoire, j’ai décidé qu’il fallait arrêter avant que ça devienne moche”.

L’entreprise fermée, elle cherche d'abord un job alimentaire. “J'ai travaillé pendant quatre mois dans la vente, comme quand j'étais étudiante. Ça payait les traites de crédit et les charges”. Aujourd’hui, Camille travaille dans une startup parisienne et renoue avec ses premiers amours. Mais elle sait qu'à long terme, elle re-créera une entreprise : “Je suis salariée aujourd'hui et c'est un grand confort après trois années d'entreprenariat. Mais dans quelques années, je sais que je me relancerai en indépendante, et ce n'est pas parce que je suis proprio que je ne le ferai pas.”

Pour Camille, qui aimerait bientôt déménager, tout est une question d’organisation. “En fait, je vais plutôt adapter le prix du bien que je vais acheter (et le montant de mon crédit) à mes projets que l’inverse”. Face à cette prise de risque, elle reste convaincue qu’il faut écouter ses envies. “Il faut savoir faire des choix mesurés. Si tu fais le choix de te reconvertir professionnellement, par exemple, il faut que tu sois capable de financer ta maison.

À noter

Si comme Camille vous avez l'intention de changer de cap, on vous recommande de calculer votre reste à vivre. Qu’est-ce que c’est ? C’est la somme qui vous reste une fois que vous avez payé vos mensualités de crédit.

Conseil : Pour éviter les mauvaises surprises, prenez le temps de lister toutes vos dépenses mensuelles, que ce soit la facture de téléphone, le budget sorties ou encore celle d’électricité. Vous aurez une vision claire de vos dépenses essentielles et vous éviterez les situations délicates comme celle d’un couple de Français qui a intenté un procès contre BNP Paribas après avoir eu des difficultés à régler leurs mensualités de crédit.

Adapter son crédit pour (enfin) se lancer

Si votre mensualité de crédit crée des remous dans votre projet professionnel, il existe plusieurs solutions pour ajuster votre contrat en fonction de votre situation.

La modulation d’échéance

La modulation d’échéance offre une flexibilité intéressante : vous pouvez ajuster à la hausse ou à la baisse vos mensualités, avec une limite généralement fixée à 30 % de variation pour une durée de 2 à 5 ans. À noter que cette modification n'affecte pas votre taux d'intérêt. Attention, si vous diminuez vos mensualités, la durée totale du prêt s'allongera. Cette extension peut entraîner un coût final plus élevé.

Bon à savoir

Assurez-vous de bien vérifier les conditions de modulation d'échéance de votre contrat. Si certaines banques autorisent un changement dès le sixième mois, d'autres peuvent se montrer plus strictes.

Généralement, la demande de modulation des échéances doit être effectuée à la date anniversaire du prêt. Mais il existe des contrats qui offrent la possibilité de faire cette modification à tout moment. Regardez bien les spécificités de votre contrat pour en tirer le meilleur parti.

Le report d’échéance

Si vous avez besoin de plus qu'une simple réduction de mensualités, vous avez aussi la possibilité de les suspendre avec le report d'échéances. En bref, vous repoussez vos mensualités pendant une période allant de 1 à 12 mois. C'est une option qui peut vous offrir un peu de répit financier.

À noter

Il existe deux types de reports :

Le report partiel. Il vous permet de suspendre le remboursement du capital tout en continuant à payer les frais d'assurance et les intérêts.

Le report total. Vous mettez en pause le remboursement à la fois du capital et des intérêts. Le report de mensualités peut prolonger la durée totale de votre prêt immobilier et entraîner une augmentation du coût total. En optant pour le report total, les intérêts non versés seront capitalisés, ce qui augmentera le montant du capital restant à rembourser.

Pour demander un report d'échéance, adressez une lettre recommandée avec accusé de réception à votre conseiller bancaire. Dans cette lettre, expliquez clairement les raisons de votre demande de suspension des remboursements et précisez la période pour laquelle vous souhaitez effectuer ce report. Votre banquier examinera attentivement votre requête et vous fournira sa réponse.

Bon à savoir

Changer d'emploi lorsqu'on est seul à rembourser son crédit immobilier, ce n'est pas la même chose que quand on est deux. Lorsqu'on a un co-emprunteur, on se sent davantage soutenu, comme si l'on avait toujours un filet de sécurité. Il est vrai que c'est toujours rassurant de savoir qu'on peut compter sur quelqu'un d'autre lorsque les choses deviennent incertaines.

Bien sûr, cela ne veut pas dire que votre changement professionnel va automatiquement impacter les finances de votre co-emprunteur. Vous pouvez toujours discuter de la meilleure façon de gérer la situation ensemble. Certains trouvent des arrangements où l'un prend le relais pendant la transition, tandis que d'autres préfèrent maintenir le cap sans modifications majeures.

Les bonnes pratiques à adopter pour avoir un filet de sécurité

Si vous préférez ne pas modifier votre crédit tout de suite en changeant de job, quelques bonnes pratiques peuvent vous aider à maintenir un équilibre financier tout en explorant de nouvelles opportunités professionnelles.

#1 Gérez votre budget avec prudence

Préparez-vous à votre future baisse de salaire en ajustant votre budget mensuel. Dites adieu aux dépenses superflues, préparez votre café à la maison au lieu de l'acheter et résiliez les abonnements inutilisés, comme celui à la salle de sport que vous ne fréquentez pas souvent. C'est le moment de faire des choix malins pour maintenir votre équilibre financier !

#2 Constituez vous un fonds d'urgence

Si vous êtes du genre prudent et préférez anticiper, on vous comprend ! Préparez-vous à l'avance en constituant un fonds d'urgence qui couvre plusieurs mois de remboursements à venir. C'est une façon intelligente de rester serein face aux éventuelles baisses de salaire !

#3 Diversifiez vos sources de revenus

Si vous ne voulez rien laisser au hasard, pourquoi ne pas envisager un second job pendant un certain temps pour constituer votre fond d'urgence ? Certes, quelques heures supplémentaires, mais cela vous permettra de réduire considérablement le stress en sachant que vous avez de quoi payer le prêt à temps. Les solutions sont nombreuses pour vous permettre de changer de job tout en honorant vos mensualités de crédit. Que ce soit pour lancer votre business de rêve, vous réorienter ou vivre de votre passion, il n'est jamais trop tard.

Après tout, J. K. Rowling a vendu le premier tome de Harry Potter à 32 ans, Anna Wintour a travaillé pour Vogue à 39 ans et Henry Ford a créé le modèle T à 45 ans. Les opportunités sont là, et il n'est jamais trop tard pour saisir la vôtre !

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