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Crise immobilière : Bruno Le Maire partage ses propositions pour relancer le marché

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Marion
Mis à jour le 16 mai 2024
Crise immobilière : Bruno Le Maire partage ses propositions pour relancer le marché

Le ministre de l’Économie a partagé ce mercredi des propositions pour relancer le marché immobilier. Ouvrez grand vos oreilles, on a décrypté ce que suggère le boss de Bercy pour aider les futurs acquéreurs à acheter.

Quelle ne fut pas notre surprise en découvrant dans Le Parisien ce matin que le Ministre de l’Économie proposait des solutions pour sortir de la crise immobilière. On en a presque échappé notre croissant dans notre café ! Bercy s’inquiète donc pour les futurs acheteurs ? Ça tombe bien, nous aussi.

Mais quelles propositions Bruno Le Maire a-t-il donc sorti de son chapeau ?

Les 4 propositions de Bruno :
  1. Assouplir les règles d’octroi de crédits
  2. Créer un prêt bonifié à “taux intermédiaire”
  3. Réviser le barème du PTZ
  4. Faciliter la mise sur le marché de logements vides comme les résidences secondaires

Bon, comme on est sympas, on va vous détailler les mesures une à une pour vous aider à y voir plus clair. PS : rappelons que ce ne sont que des “propositions”. C'est-à-dire que ça n'engage pas à grand chose. Mais c’est déjà sympa de proposer.

1.Assouplir les règles d’octroi de crédits des banques

Pour rappel, les banques ne peuvent pas prêter sur plus de 25 ans et le taux d'endettement ne doit pas dépasser 35 % des revenus. Bruno Le Maire juge ces règles trop strictes, et a proposé d’assouplir le taux d'endettement.

Problème : le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) - que préside Bruno Le Maire by the way - a refusé hier l’idée en bloc, et ce pour limiter les risques de surendettement. Cocasse, non ? La communication, comme dans un couple, c’est important.

Le HCSF encourage plutôt les banques à utiliser leur possibilité de déroger à la règle. En effet, les banques peuvent s’affranchir de cette règle pour 20 % de leur production de crédits par trimestre. Or, l’autorité financière constate que les établissements bancaires n’utilisent pas pleinement cette possibilité (cette dérogation concernait 13,8 % de la production totale au 2e trimestre 2023).

Bref, pendant que ça se renvoie gentiment la balle, toujours plus de ménages sont contraints de repousser leur projet immobilier. Pas cool.

2.Créer un prêt à taux bonifié

Rien à voir avec une bonne bouteille de Bourgogne, ici Bruno Le Maire propose de créer un prêt intermédiaire pour aider les ménages. Un système qui a existé dans les années 1970 et qui proposait un taux divisé par deux par rapport au marché, la différence étant absorbée par l’État.

Sur le papier, ça semble prometteur. Même si c’est un peu léger pour se projeter : quid des conditions d’obtention et de financement d’un tel prêt ? On demande à voir.

3.Réforme du barème du PTZ

Ce Prêt à Taux Zéro est un prêt aidé, éligible sous certaines conditions et pour lequel le bénéficiaire ne paye pas d’intérêt. Les conditions d’octroi avaient cependant été resserrées pour des raisons budgétaires. Mais ça, c’était avant la hausse des taux.

La donne a aujourd’hui changé ! (coucou les taux à 4 %). Bruno Le Maire propose ainsi une révision du barème du PTZ pour que davantage de jeunes ménages puissent y accéder. Sympa. Reste à connaître le détail des nouveaux paliers, pour savoir qui demain pourrait être concerné.

4.Faciliter la mise sur le marché de logements aujourd’hui vides

L’enjeu selon le ministre est de faire circuler les biens immobiliers et d’augmenter les ventes. Comment ? En allant chercher parmi les 4 millions de résidences secondaires inoccupées (comme cette maison de bord de mer que vous voyez volets fermés 10 mois dans l’année). Un beau potentiel, en effet.

Mais il y a un hic. Pour ne pas payer d’impôt sur la vente de leurs résidences secondaires, les propriétaires doivent attendre 22 ans. Un peu long pour relancer le marché en 2024, vous en conviendrez.

Une exonération d’impôt de la plus-value réalisée sur la vente de ces habitants serait-t-elle à prévoir ? Cette mesure a déjà été proposée par le député Renaissance d’Indre-et-Loire, Daniel Labaronne. Un amendement serait d’ailleurs en préparation. L’avenir nous le dira.

Pour finir… La proposition complémentaire de Bruno :

À titre personnel, il s’est également dit favorable à un report de l’interdiction de location des logements énergivores. Selon lui, dans un contexte économique où les Français ont du mal à acheter, ce n’est pas le moment de réduire le nombre de biens disponibles à la location.

"Je suis membre d’un gouvernement, donc je suis solidaire. Mais à titre personnel, j’y suis très favorable, en particulier pour les copropriétés", explique Bruno Le Maire.

Souvenez-vous, l’interdiction sur la mise sur le marché de ces passoires thermiques était initialement prévue pour 2025 la fameuse loi DPE. Depuis le 1er janvier, il n’est plus possible de mettre à la location un logement qui consomme plus de 450 kWh par m2. La présidente de l’assemblée, Yaël Braun-Pivet s’est toutefois déjà déclarée contre la proposition de repousser la mesure.
On apprécie la prise de position de Bruno, mais son “avis personnel” n’engage pas à grand chose. La preuve, il a très vite rétropédalé, en assurant qu’il n’était pas question de modifier le calendrier actuel.
Pretto contre-attaque : nos propositions
  • Faire passer le taux d'endettement maximum à 38 %: cela permettrait de récupérer immédiatement 8 % de capacité d'emprunt à revenu équivalent, rendant à nouveau possible 1/3 des projets aujourd'hui exclus. À l’échelle du marché, cela représente entre 10 et 15 % de transactions en plus, soit entre 100 000 à 150 000 transactions supplémentaires.
  • Flécher cette capacité d'emprunt supplémentaire vers des biens énergétiquement vertueux ou pour financer des travaux de rénovation énergétique de passoires thermiques. Cela permettrait ainsi de financer sans investissement public supplémentaire ces enjeux sociétaux clés.

Pour conclure, on laisse le micro à Pierre Chapon, co-fondateur de Pretto :

Les ménages sont aujourd’hui pris en tenaille entre des prix élevés et une capacité d’emprunt en forte baisse. Seule une hausse du taux d’endettement serait une bonne nouvelle pour les futurs acquéreurs. Par ailleurs, cette hausse pourrait s’atténuer dans les prochaines années en cas de baisse des taux, offrant ainsi des opportunités de renégociations de crédits
Pierre Chapon, co-fondateur Pretto
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